Travailler par projet ?

25 mai 2015

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« Savoir gérer des projets », une compétence indispensable dans un secteur qui apprend à jongler entre gestion par projet, acquisition de compétences et cohérence avec ses missions.

  • J’ai regardé dans ton agenda pour fixer une réunion.  Pas évident de trouver un créneau de libre !
  • Tu parles, je dois encore remplir le formulaire pour l’appel à candidature de l’Union Européenne qui se termine dans une semaine, un autre pour la Région wallonne à la fin du mois.  Sans parler de l’évaluation de notre contrat-programme… 

Les financeurs, publics ou privés, amènent de plus en plus les structures à travailler par projet, avec des temporalités réduites pour la mise en place de ceux-ci. Ils émettent des objectifs et des critères d’évaluation de réussite.   Ils prédéterminent des champs d’actions.  Les associations deviennent alors des prestataires de services, employant des experts.

Le « management par projet »  a aussi pour effet une raréfaction des soutiens structurels et donc une diminution des capacités d’inscrire l’emploi dans le long terme.

Ce n’est pas sans conséquences sur la vie des associations.  Il est parfois difficile de faire coïncider objet des appels à projets, objectifs de la structure et besoin de financement. 

Cela pousse aussi la structure à réfléchir sa stratégie d’acquisition de compétences.  En termes de recrutement par exemple : est-il préférable d’engager une personne ayant un profil correspondant à celui de la structure et qui voudra s’y investir sur le long terme ou un travailleur spécialiste dans le projet pour la durée de celui-ci ?

Ou encore en termes de planification de formation : quels travailleurs inviter à acquérir les compétences en gestion de projet ? Comment les payer alors que la formation est rarement incluse dans le financement des projets ?  Comment inscrire l’acquisition de compétences dans un temps plus long que celui du projet ?

Bref, la gestion par projet n’est pas neutre. Elle interroge l’inscription de l’action de la structure sur le temps long. Elle questionne aussi le rapport aux compétences détenues par le collectif de travailleurs et l’institution.

Il n’y a pas de réponse toute faite mais bien de multiples modes de fonctionnement.  Chaque asbl s’interrogera à ce propos en fonction de ses pratiques passées et actuelles, de sa taille ou encore de son secteur d’actions et du type de commanditaires qu’elles y retrouvent.